1. La faim, la soif, la maladie et toute offense corporelle sont douleur. La peur, la
frustration, le désespoir et toute offense mentale sont souffrance. La douleur
physique reculera à mesure que la société et la science progresseront. La
souffrance mentale reculera à mesure que la foi dans la vie progressera,
c’est-à-dire à mesure que la vie prendra un sens.
2. Si jamais tu t’imagines comme une étoile filante qui a perdu son éclat en
touchant cette terre, tu accepteras la douleur et la souffrance comme la
nature même des choses. Mais si tu crois que tu as été jeté au monde pour
accomplir la mission de l’humaniser, tu remercieras ceux qui t’ont précédé et
qui ont laborieusement construit ton échelon afin de poursuivre l’ascension.
3. Donneur de mille noms, faiseur de sens, transformateur du monde… tes
pères et les pères de tes pères se perpétuent en toi. Tu n’es pas un bolide
qui tombe, mais une brillante flèche qui vole vers les cieux. Tu es le sens du
monde et quand tu clarifies ton sens, tu illumines la terre. Lorsque tu perds
ton sens, la terre s’obscurcit et l’abîme s’ouvre.
4. Je te dirai quel est le sens de ta vie ici : humaniser la terre. Qu’est-ce
qu’humaniser la terre ? C’est dépasser la douleur et la souffrance, c’est
apprendre sans limite, c’est aimer la réalité que tu construis.
5. Je ne peux te demander d’aller au-delà, mais il ne sera pas outrageant que
j’affirme : « Aime la réalité que tu construis et pas même la mort n’arrêtera ton
vol ! ».
6. Tu n’accompliras pas ta mission si tu ne mets pas tes forces à vaincre la
douleur et la souffrance chez ceux qui t’entourent. Et si tu obtiens qu’à leur
tour, ils entreprennent la tâche d’humaniser le monde, tu ouvriras leur destin
vers une vie nouvelle
Silo (Le Paysage Intérieur)